Il est des convictions, des sensations, des aspirations, des évidences qui sont à la source de toute révolte contre les systèmes de domination, de toute lutte solidaire contre leur emprise. Et il est des œuvres littéraires qui rendent vivantes, évidentes, mémorables, transmissibles ces aspirations, ces sensations, ces perspectives... Ces œuvres sont ou devraient être dans l’esprit et le cœur de tous.
C3V Maison citoyenne soutient et programme un cycle de lectures critiques de quelques-unes de ces œuvres. Elles ne sont pas forcément explicitement « politiques », loin de là. Ce qui est le plus important est ce qu’elles nous font : mieux sentir, mieux comprendre, imaginer, apprendre.
Ainsi le sentiment de beauté est-il directement lié à la dignité, une dignité qui résiste à toute humiliation. Mais quelle beauté ? Car il en est qui imposent, qui dominent...
Ainsi du sens de la justice - de la sensibilité précise, sans faille, à l’injustice...
De même le sens du collectif, l’expérience de la solidarité, etc.
Quand ces œuvres qui devraient nous faire tant de bien sont connues, c’est généralement de façon insignifiante, édulcorée, voire biaisée - je propose de les lire autrement - non de remplacer un biais par un autre mais de façon fondée sur une analyse critique des textes, en partant de leur organisation propre, de leur dispositif expressif - et cette critique exposée à la discussion, aux recherches.
Je lirai aussi des textes inconnus ou peu connus - certes, ils ne correspondent pas aux canons du bon goût, de la révolte convenable et qui ne dérange personne, ni du désespoir chic et recommandé, etc.