Beatrice Monroy organise avec ses amis, en plein Palerme, La notte dei mille raconti.
Elle m’a proposé de participer, avec des poèmes, à l’exercice d’écriture collectif de cinq prosateurs : Michele Ammirata, Claudia Cincotta, Daniela Gambino, Fulvio Alabate et elle-même.
L’idée initiale était celle-ci : nous, Siciliens, en avons assez des clichés que nous entendons des gens du Nord, alimentés même par nos grands écrivains ; ces clichés nous disqualifient et nous tuent.
Écrivons une histoire de gens de notre pays sans avoir recours à ces clichés. Et demandons à un écrivain du Nord qui ne connaîtrait rien à la Sicile, lisant notre histoire, de produire les nouveaux clichés – des contre-clichés.
L’idée de produire une poésie composée délibérément de clichés était belle, joyeuse, stimulante : il faudrait inventer. Et réfléchir à ce qu’est l’invention de clichés.
Et cela me permettrait de travailler à des variations autour de clichés, un savoir-faire que je devais développer dans l’écriture des Hymnes à la paix, hymnes dans lesquels j’avais à pousser et déformer et laisser tomber d’affreuses montagnes de lieux communs.
J’ai donc composé deux choses en même temps : les poèmes et les fabriques de clichés.
L’histoire, Le Kitab des Kutub, a été lue par les comédiens à Palerme dans la nuit du 9 juillet 2005.
Quatre poèmes ont été publiés en français dans le n° d’été 2005 de la revue de remue.net et en italien sur nazioneindiana.
Et ici, sur imagine3tigres, le texte complet du recueil :
- dans sa version française ;
- dans sa traduction en italien par Beatrice Monroy.