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Syllabes, strophes, poèmes : plan

jeudi 24 octobre 2013, par Laurent Grisel (Date de rédaction antérieure : 19 décembre 2003).


Trois éléments suffisent à définir formellement le poème – la syllabe, la strophe et le poème comme forme d’ensemble auto-suffisante.
Ces éléments sont liés entre eux et jouent dès lors qu’on entend le poème comme relation.



I. Vers

L’alexandrin, toujours dans l’oreille française. On y trouve des repères qui emmènent vers les trois éléments : syllabe, strophe, poème (toutes structures plus importantes que le vers).


1. L’alexandrin classique
Un décompte de syllabes.
L’hémistiche fixe en fait un vers double.
Les règles d’appariement de la rime en font un élément d’un ensemble plus important : la strophe (le distique, le quatrain).
Les délices de l’e muet. Héroïsme, lyrisme, etc.
Les coïncidences entre syntaxe et coupure (le vers du 20ème siècle s’en souviendra).

2. Vers anciens
L’octosyllabe assonancé et la laisse : le vers fondu dans une très longue strophe.
Le décasyllabe et le récit.
Les impairs mièvres.

3. Crise de vers, dit-on
Comment le sapeur Hugo mina les fortifications du grand siècle.
Comment Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et Mallarmé touchèrent mortellement l’alexandrin.
Les éléments de la « crise de vers ».
Cependant, ce qui subsiste du monument alexandrin après eux.

4. Le vers informe
Les hommes de souffle long : W. Whitman, le verset Claudélien.
Le vile VIL (« vers international libre », dixit Roubaud).
Respect de la syntaxe, irrespect du sens apparent : d’une importance excessive donnée aux mots (héritière d’un excès analogue en faveur de la rime).
Les contrastes de coupe et les effets de ralenti / accéléré.

5. Inventions
Le poème vertical lent comme prototype de l’abus de coupe (E.E. Cummings).
Une prose lente et rêveuse, découpée (P. Commère & autres).
Des vers très longs fondés sur la comptine (Valérie Rouzeau)




II. Sons & syllabes

Caractère déterminant, directeur, dominant de la syllabe dans la composition et l’invention poétique.
Rôle fondamental de la syllabe dans la construction mentale de la langue et de l’humanité.
La rime comme cas particulier d’une loi plus générale de répétition et variation des dynamiques syllabaires.
Généralisation au poème entier de l’opposition entre rimes féminines et masculines.
Le début de vers.


6. La syllabe, dynamique
La syllabe comme élément premier du poème (plus que le mot, plus que le vers).
Théorie de la syllabe : physiologie (le bébé, animal syllabique universel), psychologie cognitive (les codages syllabiques), phonologie.
Les couleurs de voyelles modifiées par les consonnes.
Comment un choix de mots peut être un choix de syllabes - les poèmes sont faits de syllabes, non de mots.

7. Rimes, assonances, échos
Non le vers, mais des petites formes (internes à la phrase) aux grandes prenant le poème entier.
Exemples de petites formes.
Exemples de grandes formes.
Des poèmes sous l’angle de la genèse et du développement de leurs tissages sonores.

8. Féminines, masculines
L’opposition f / m telle que figée par la tradition.
Exemples de finale féminine contaminant le vers entier et la strophe.
Le contraste f / m comme trame de construction du poème.

9. Attaques de vers
Donner le ton et la tension.
Ceux-ci donnés, qu’il est possible de varier hauteurs et intensités.
De ces variations, qu’il est possible de dessiner la ligne mélodique du poème entier sans passer par les constructions d’éloquence.

10. Inventions
L’écoute de la langue par les syllabes redonne accès à toutes les formes d’oralité.




III. Strophes & poèmes

La strophe comme unité dotée d’une dynamique propre.
De là, différents modes de construction du poème.


11. La strophe comme unité autonome
Strophes plates, strophes dynamiques.
Juxtaposition de strophes plates : à-plats de couleurs.
Juxtaposition de strophes dynamiques : drames, contradictions, impossibilités, espoirs.
Les transgressions : elles jouent encore sur l’unité de la strophe.

12. Progressions, régressions, immobilités
Des mouvements qui ne s’arrêtent jamais.
Exemples de rapports entre strophes :
1. Creuser sur place (A. Emaz) ;
2. Allée vers l’avant (G. M. Hopkins) ;
3. Ici & maintenant versus horizon (Basho).

13. Boucles de strophe et boucle finale
La chute de strophe et la tendance de la strophe à se répéter.
La forme ballade, un cas particulier.
Que se passe-t-il quand on relit un poème.
Que tout poème est écrit pour être relu.

14. La strophe-univers
Le monde comme juxtaposition d’univers (ou de différentes versions de celui-ci).
La capacité de la strophe à absorber toute forme d’univers.
Cette capacité comme source indéfinie d’invention.

15. La strophe comme pont entre la syllabe et le poème
La strophe permet au poème de ne pas perdre la syllabe ; elle donne à la syllabe la puissance de créer le poème.
Exemples de ces deux dynamiques.




IV. Le poème comme relation

Le poème comme un dispositif de langage proposé à la lecture, qui place le lecteur dans un réseau de relations et que le lecteur a le pouvoir de réactiver à tout moment.
Les trois éléments (syllabe, strophe, poème) permettent de maintenir ce dispositif dans le temps, par le jeu des verticales.
La complexité de leurs rapports permet plusieurs lecteurs, plusieurs lectures, les comprend tous.


16. L’adresse
Le poème comme adresse (O. Mandelstam).
Quels lecteurs la syllabe, la strophe et le poème supposent.

17. Le poème comme chant de verticales
Ce qui change dans le poème : c’est la langue mise à la verticale.
Syllabes et strophes produisent des transversales qui permettent d’aller sans transition horizontale d’un élément à un autre – ce sont ces allées qui produisent le poème dans son ensemble.

18. Le poème comme mille-feuilles
Le poème comme superposition de structures.
La complexité et l’indécidabilité qui en résulte.
La robustesse qui en résulte.
Un dispositif relationnel flou et stable.

19. Le poème comme fantôme
Une forme d’ensemble : l’identité graphique du poème.
Le poème en prose (I. Pinçon, D. Quélen).
Les poèmes très longs (Zukovski).
Les poèmes changeant la prose (Reznikoff).
Les poèmes sortis de la prose (Li Po, Ch. Delbo).

20. Lecture silencieuse et lecture à voix haute
Silencieusement : tenir ensemble un plus grand nombre d’incompatibles.
À voix haute ; trancher parmi les possibles.
Comment chacune de ces lectures peut s’appuyer sur les trois éléments (syllabe, strophe, poème), comment chaque lecture les simplifie ; qu’on peut donc toujours relire fraîchement.




Conclusion : le poème, la relation

Le poème, un dispositif relationnel qui se renouvelle indéfiniment.
Le poème, société incluse et la faisant.



Réponses à quelques questions sur la poésie. Plus largement, une esthétique.



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