Mercredi 30 mars de 18 à 20h00, rencontre au Centre Joë Bousquet, 53 rue de Verdun à Carcassonne.
Cette rencontre était organisée à l’initiative de René Piniès qui anime cette maison vibrante encore de la présence de Joë Bousquet.
Lire la présentation de cette rencontre sur le site du centre Joë Bousquet.
Associés à cette rencontre, Françoise Paran et Henry Migaud, de l’association Cépages d’Encre ; ils ont lu quelques séquences de Un hymne à la paix (16 fois).
Merci à Florence Trocmé pour la photo qui illustre l’invitation.
René Piniès m’avait demandé d’écrire un texte de présentation de mon travail, le voici :
Toutes premières intuitions de ce que pourraient être des poèmes au début des années 1960. Les modèles de l’époque : les surréalistes, René Char, du Bouchet, Bonnefoy. Plus tardivement, Denis Roche, les revues Tel Quel, TxT. Trop de prétentions et rien de convaincant à mes yeux, en contrepartie autant de voies très étroites, d’interdits, il y avait tant d’autres choses à dire. J’explore systématiquement les écritures à l’aveugle, inconscient lâché, les énergies et élans de la logique et de la rhétorique, les voix autres que la sienne, les poésies anonymes, la parole au paysage, les portraits, etc. ; on trouvera cela dans les Poèmes brefs, poèmes faciles à lire. Puis un silence d’environ dix ans, écart insupportable entre ce que je parvenais à écrire et mes engagements – l’essentiel était de passer d’abord dans d’autres bains de langue, la vie d’usine et associative me donnèrent cela.
Reprise dans les années 1980. 1987, « Dans la rue », solitude non solitaire des militants et première série sur le mode des thèmes et variations, aujourd’hui encore je continue d’écrire dans ce champ de possibles.
Début 1994, La nasse, poème réflexif lyrique, ironiquement sur le modèle des comptes-rendus de lecture des revues académique, recherche et discussion sur les rapports entre création littéraire et politique. Et cette affirmation : « L’œuvre seulement n’est pas à créer, / le public aussi / et la relation avec lui » – les lectures publiques, en appartement ou sur scènes de toutes sortes, viennent de là ; de même les ateliers d’écritures, les conférences, les créations conjointes avec musiciens et plasticiens (wall°ich, L. L. de Mars, Benoît Jacques, Ricky Ford, Thierry Roussel, Anne Slacik, Martial Verdier).
En novembre 2002, intuition de Descartes tira l’épée, long poème de guerre et de paix, d’unité de l’homme dans l’univers physique et vivant, des créations de civilisations ; j’espère l’avoir achevé fin 2012. La dernière séquence de ce Descartes sera un hymne à la paix. Janvier 2004, je commence de composer Un hymne à la paix (16 fois) pour Anne Slacik qui m’a proposé d’entrer dans sa série de manuscrits peints. Je me heurte à beaucoup de difficultés, pour les franchir je compose parallèlement trois recueils :
- au printemps 2004, Changeons d’espace et de temps : exploration des différentes manières de parcourir une matrice fondée sur quatre piliers ; peut-on écrire une poésie non de je mais de nous, et nous existant dans l’impersonnel ?
- au printemps 2005, Poèmes improvisés sur des thèmes siciliens ou crus tels, suivi de Fabrique de clichés : essais d’adresse à voix haute, entendre la violence extrême des clichés et se confronter à eux sans les nier ;
- fin 2005, PP, un cycle de poèmes sans début ni fin selon le cycle de vie du polypropylène : peut-on écrire une poésie qui défait l’euphémisation alors que le processus poétique même est abstraction et typification ?
Un hymne à la paix (16 fois) a été écrit pour quatre voix, pour être lu à voix haute, de plein pied, si possible accompagné de musique. Depuis son achèvement en février 2008, il a été lu en avril 2008 par quatre comédiens sous la direction de Laurence Such au théâtre des Quart d’heures (Paris XXe) ; un groupe d’amateurs emmené par Lisa Zouhri en a donné une lecture publique à Lormes-en-Morvan le 25 mars 2011 ; une lecture a eu lieu dans le cadre des Traversières à Teyran (34) le 27 mars, merveilleusement traduite en langue des signes (LSF) par Sylvie Bugarel et Guillaume Gigleux.
Un hymne à la paix (16) fois) chez publie.net et chez publie.papier :