La poésie est-elle faite avant tout pour être lue à haute voix ?
Pour répondre à cette question, comme à toutes les autres, peut-être faut-il dire « certains poèmes » et « d’autres poèmes », plutôt que cet absolu de « la poésie ».
Certains poèmes sont plus écrits pour la voix que d’autres. On croirait les entendre, à les lire.
Et se développent aujourd’hui beaucoup les lectures à voix haute de toutes sortes de poésies. Comme un effort d’aller à la rencontre. Pour moi un délice et une épreuve. Je ne sais si je ferai toujours ainsi. Mais c’est une bonne période.
Et se développe en ce moment une poésie écrite d’emblée pour la voix.
Quand il s’agit de présence, c’est bon. On entend à nouveau des tambours et des mélodies. Mais si c’est pour des effets de voix, c’est risible.
Qu’un poème semble destiné à la voix ou aux yeux, il devrait toujours pouvoir être lu à haute voix.
Mais dans ce cas il devrait être lu plusieurs fois, et de façon chaque fois différente, pour rendre compte ne serait-ce qu’un peu des lectures différentes et superposées qu’on a en lecture par les yeux.
Et même ainsi on ne pourra donner que quelques-uns des niveaux d’énergie possibles à partir de la même partition.
Il y a des relations actualisées.
Il y a surtout toutes les relations possibles qui définissent une configuration donnée.
Il faut donc tout essayer : à voix haute et par les yeux. Pour tous les textes. Pour voir.
Réponses à un questionnaire espagnol ; lire les autres questions.