Nous sommes dans les toutes dernières pages du premier volume de L’Esthétique de la résistance. Adieux à l’Espagne.
La séparation était imminente, la guerre continuait, on n’avait plus besoin de nous ici, mais l’Espagne était grande, elle était partout, la cause de l’Espagne nous accompagnait en quelque lieu que nous nous retrouverions.
L’Esthétique de la résistance, vol. I, page 356.
Et nous commençons le deuxième volume, à Paris. Le narrateur est allongé, cherchant le sommeil, dans la bibliothèque du Cercle des nations, rue Casimir Perrier, dans un palais du Second Empire, propriété d’un banquier suédois qui l’a mis à disposition du Mouvement mondial pour la paix et du Comité pour la création d’un Front populaire allemand. Dans cette bibliothèque, il découvre le récit des deux survivants du radeau de la Méduse, Corréard et Savigny, et c’est à partir de ce qui fut un grand scandale politique, l’abandon de naufragés par le capitaine et sa cour, eux sauvés et allant se pavaner parmi les peuples noirs du Sénégal, désinvolture noble, mépris de classe, incompétence nautique, fatuité colonialiste, les inférieurs laissés à l’abandon sur un mauvais radeau et mourant de faim et de soif, que Géricault entrepris son grand tableau, révolutionnaire encore aujourd’hui, tableau que nous avions découvert, à partir de reproductions dans une revue d’art, en Espagne, regardé par le narrateur et son ami Ayschmann. Et nous comprenons alors le contexte historique, la signification politique de ce tableau dans son temps.
Et nous traversons la Seine, avec le narrateur, pour entrer avec lui dans le Palais du Louvre, et nous allons regarder, enfin, le tableau de Géricault.
Il y a eu une première lecture intégrale, en 2005 et 2006. Un journal en fut tenu, comme ici, sur remue.net. Et comme le passage de ce 10 février 2015 fut lu, aussi, le 30 janvier 2006, et que, depuis le 5 de ce mois de janvier 2006, je tenais un journal, qui devint plus tard le premier volume, 2006, du Journal de la crise de 2006, 2007, 2008, d’avant et d’après, et que 2006 fut publié en feuilleton sur le site de mon ami Laurent Margantin, vous pourrez lire ce que j’en notais ce jour là dans le chapitre « C’est vous qui êtes perdus, l’espoir appartient à ceux que vous avez abandonnés ».
Enfin, ce premier volume, 2006, édité par publie.net, est aujourd’hui en librairie, belle édition papier ou électronique (avec plein de liens originaux et utiles).