Nous commençons dans un rêve, une folie, celle de la mère du narrateur. Ses parents l’ont rejoint à Stockholm. Leur périple, jusqu’en ce mois de mai 1940, pour échapper au sort réservé aux juifs, établit la continuité entre l’organisation de la haine qui prépare le conflit et les exactions qui le caractérisent. Mais quand même nous nous échappons, avec l’énergie irrésistible qui est une des marques de ce roman : une énergie faite du désir de comprendre à tout instant ce qui se passe, de le rattacher aux passés accomplis et aux futurs possibles, cette intelligence qui permet de saisir la moindre occasion de lutte contre le destin promis.