Tout autour de nous les corps surgissaient de la pierre, pressés en groupes, entrelacés ou éclatés en fragments, esquissant la silhouette d’un torse, d’un bras qui s’appuyait, d’une hanche fendue, d’un fragment d’escarre, toujours dans l’attitude du combat, esquivant, rebondissant, attaquant, se protégeant, dressés ou courbés ça et là, anéantis, avec pourtant un pied libre arc-bouté, un dos tourné, le contour d’un mollet pris dans un seul et même mouvement. Une lutte gigantesque émergeant du mur (...)
L’Esthétique de la résistance, vol. I, page 19.
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Dès les premières lignes et dans les premières pages du roman nous regardons la frise de l’autel de Pergame : c’est un combat, celui des Géants et des dieux de l’Olympe. Comment le comprendre ? Quelle pouvait être la vision des artistes qui ont sculpté ? Quelle visée, celle des commanditaires ? Et quelles leçons pouvaient en tirer les gens du peuple qui levaient les yeux sur ce monument ? De sorte que l’interprétation des œuvres et celle de l’histoire n’en font qu’une, dès l’ouverture de ce roman.
Une autre clé est un des tout premiers mots de la première phrase, le "nous" de "tout autour de nous" : le narrateur et deux de ses compagnons de lutte de résistance au nazisme, Coppi et Heilmann.
Et nous aurons, en forme de première réponse à la question de l’interprétation, énoncée par Heilmann, une interprétation partisane de la légende d’Héraclès (Hercule) et de ses douze travaux : ce demi-dieu, ce mortel comme défenseur des opprimés, comme incarnation de la puissance émancipatrice de l’humanité.
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Philippe Dumoutier, un des animateurs de C3V la maison citoyenne de Joigny, nous offre un reportage (récit, photos et une vidéo des premières minutes - salutations et remerciements) de cette soirée, merci à lui !