Nous allons vers la fin de ce premier volume, et c’est aussi la fin de l’engagement des Brigades internationales au côtés des Républicains espagnols. Les Brigades sont dissoutes, le narrateur reçoit l’ordre de partir, il doit rejoindre Valence.
Avant de partir, avec la journaliste Lindbaek, qui est aussi archéologue, il part faire un tour à Denia, une ancienne forteresse grecque, et nous voyons toutes les civilisations de pillage qui s’y sont succédé. Un tourbillon virtuose qui montre la permanence des révoltes, qui laisse intact le désir d’émancipation.
Le narrateur retrouve, à Valence, Ayschmann, un camarade rencontré lors de leur arrivée en Espagne. Ils assistent au "Tribunal de l’eau" tenu en public par des paysans. Et ils se rendent dans un bois d’orangers regarder quelques numéros de la revue Cahiers d’art - cette revue fondée par Christian Zervos, l’éditeur, collectionneur et galeriste dont on peut visiter le musée à Vézelay.
Cette revue « contenait les reproductions des différentes étapes de la réalisation du tableau intitulé Guernica, jusqu’à sa forme définitive, ainsi que les études préliminaires ».
Le narrateur nous fait saisir ce qu’est une interprétation d’une œuvre ouverte, d’une œuvre qui incite l’imagination à « chercher des corrélations ».
Peter Weiss nous dote d’une nouvelle capacité d’enquête, d’investigation, d’une curiosité active qui nous fait observer les traits saillants, leurs transformations, leurs significations possibles en fonction de leurs relations avec d’autres éléments.