J’ai découvert de defensa dans une note en bas de la page 12 du GEAB n°7 du 15 septembre 2006, à propos de la bureaucratisation de l’armée israélienne et de la communauté de pensée stratégique et tactique des cadres états-uniens et israélien. Article surprenant (celui du GEAB) qui expose deux scénarios pour Israël d’ici 2020 : la disparition de cet État ou son établissement durable - article qui me donnait à voir leur façon de raisonner à partir d’"hypothèses structurantes" mêlant démographie, rapport de force militaires, histoire intellectuelle, etc. Mais c’est une autre histoire.
L’article de de defensa, Un été meurtrier, du 7 septembre 2006, analyse les échecs de l’offensive contre le Hezbollah au sud Liban, non seulement sur les plans tactiques et des équipements mais surtout du point de vue de l’organisation et des mentalités.
C’est typique de ce site : son intérêt pour la chose militaire, non pour la gloriole ni par fétichisme des armes, mais comme fait de civilisation.
L’étude est celle de l’effondrement de ce que l’auteur nomme "l’américanisme" ou, autre expression, le "virtualisme" qui serait propre aux États-Unis et aux peuples qui les suivent.
Étude quotidienne au rythme incroyable de un, deux à trois articles par jour.
Philippe Grasset a le chic pour déterrer le détail significatif : un ton de voix, une légère restriction mentale, un subreptice changement de point de vue - et il prend tout son temps pour en faire le tour, qualifier les circonstances, chercher loin les racines, envisager les divers prolongements possibles. Son imagination est logique, littéraire et stratégique d’une seule venue.
Je suis en accord avec son obstiné désaccord avec le post-modernisme.
Il se dit antimoderne, j’aurais la même revendication, par moment, tant cela nous fait de sarcasmes en commun, mais l’antimodernisme n’est pour moi ni point de départ ni point d’arrivée non plus que référence constante ; je m’en tiens à ce que Jacques Bouveresse appelle « une certaine sensibilité à la vérité ».
Philippe Grasset se dit « maistrien » (maistrien : à la manière de Joseph de Maistre), je ne le suis pas.
Sans trop de surprise on voit son discours employer de plus en plus souvent la rhétorique « extrême-droite ou extrême gauche ou n’importe quoi d’autre, peu importe pourvu que le système s’effondre » ; une rhétorique réactionnaire.
Journal de la crise de 2006, 2007, 2008, d’avant et d’après, effondrement jour après jour.
Publication intégrale de 2006 sur le site de Laurent Margantin, Œuvres ouvertes, tous les lundis et jeudis. Voir la présentation et le sommaire avec les liens directs vers les épisodes parus.
Quelques-unes de mes sources.