Extrait des notes prises cette semaine qui commence le lundi 4 (« Les députés et sénateurs réunis en congrès à Versailles votent la modification de la Constitution qui permettra d’adopter le Traité « simplifié » qui reprend le Traité constitutionnel qui avait été rejeté par 55% des voix lors du référendum du 29 mai 2005. ») et finit, le dimanche 10 février 2008, par l’ultime version de Un Hymne à la paix (16 fois).
Émission Terre à Terre de Ruth Stegassy sur France Culture ce matin : Alain Gras, Le Choix du feu, Fayard, 2007 ; Jean-Claude Besson-Girard, revue Entropia.
La thèse d’Alain Gras : la révolution industrielle a fait le choix du feu – la machine à vapeur, l’électricité, le gaz, etc. – toutes formes d’énergie reposant sur des ressources non renouvelables. À chaque fois qu’on soulève cette question, je ne peux m’empêcher de penser, c’est un automatisme, aux mines de charbons fermées en France, la dernière vers 2004 (rapide recherche, la société « Charbonnages de France » liquidée le 31 décembre 2007, c’est pour ça peut-être cette rêverie ? – nationalisation de 1946, autre fin de l’après-guerre : non par assassinat légal et privatisation mais par épuisement des ressources naturelles), nous avons été témoins, nous savons ce que « épuisement » veut dire, et si nous n’y avons pas prêté plus d’attention, si nous n’avons pas fait cérémonies avec youyous, exclamations de deuil, habits noirs, n’est-ce pas signe de notre propre épuisement ? ou anesthésie comme à l’égard de tout ce qui touche de près ou de loin le monde ouvrier ? –
Changement de trajectoire, avant cette révolution les quatre éléments (eau, air, terre, feu) utilisés en parts égales, et un interdit sur le feu, cet interdit levé, la légende de Prométhée oubliée – ou plutôt non, sa leçon, l’interdit du feu, oubliée, la légende réinterprétée, l’emportement romantique l’emporte sur toute autre considération, la transgression, la promesse de puissance contenue dans la transgression – et cette promesse par calcul thermodynamique chiffrée.
Cette révolution non fatale ; il était possible de continuer avec l’air, l’eau, continuer de les perfectionner – c’était en cours.
La hâte l’a emportée.
Le pillage l’a emporté.
Pourrait ne plus l’emporter.
Il espère de la crise une prise de conscience et de nouvelles constructions, nouveau changement de trajectoire, vies autour d’énergies locales, renouvelables, etc.
La liste de ceux qui espèrent de l’effondrement en cours prises de conscience et changements s’allonge chaque jour. Sans bataille. Une victoire de l’esprit, peut-être ?
Il y a là grande illusion. Trop d’espoir en la conscience, voile pudique sur les violences ploutocrates, espoir qu’ils abandonnent sans qu’on ait davantage à se battre que par livres et journaux. Férocité de ceux qui tiennent le manche. Ils ne le lâcheront pas d’eux-mêmes, malgré tout le soin qu’ils mettent à leur propre ruine.
Un Hymne à la paix (16 fois), dernière séquence, 16 - de paix commune.
L’humanité toujours sera violente tant qu’elle ne considérera qu’elle-même. Pour l’apaiser il lui faut un tiers indifférent : la nature.
Comme en 15, construction régulière en quatre fois quatre et première section, quatre accords plaqués, ouverture, horizon (ce que chacune de ces voix sait) ; deuxième section : pardonner, ne pas pardonner ; troisième : matière ; quatrième : jardiner (les quatre voix ensemble).
Tout au long de l’écriture ces derniers jours, relecture des quatorze séquences précédentes, ça tient ; c’est cela aussi qui donne la sensation qu’on est en fin.
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Un entretien à propos de ce Journal avec la rédaction de YonneLautre.