Le système capitaliste était au plus mal après les faillites de AIG et de Lehman Brothers annoncées le 15 septembre.
Vendredi 3 octobre 2008
Rentré tard de Paris, juste jeter un œil sur l’écran, fermer les fenêtres, se coucher - mais je tombe sur l’article de Paul Jorion, La paralysie complète n’est plus qu’une question de jours.
Ce qui est sidérant ce sont les graphiques : on voit clairement, avant août 2007, un écart de 0,30% entre le prêt au Trésor US et le prêt entre banques - les taux d’intérêt sont juste un tout petit peu plus élevés entre collègues qu’à l’autorité suprême, dominante, rassurante, de l’État du pays le plus puissant du monde ; cet écart monte à 1, 2% depuis l’évidence de la crise, l’été dernier - on se méfie et on le fait payer - cher ami, serez-vous encore parmi nous demain matin ? ; depuis la mi-septembre - la faillite de Lehman Brothers est annoncée lundi 15 septembre - on est monté brusquement à 3, 4%.
Regarder ces courbes c’est observer un spasme cardiaque en direct, dans une salle d’hôpital : on est debout, on se sent projeté vers le mur, mentalement, par la violence du coup.
Les banques ne se prêtent plus entre elles. Toutes. Aucune. Il ne s’agit plus d’ouvrir un guichet quarante huit heures pour les plus nécessiteuses. Toutes. Aucune « injection de liquidité » (expression répétée à satiété sans explication, hébétante) ne peut s’y substituer.
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Un entretien à propos de ce Journal avec la rédaction de YonneLautre.