Lundi 29 octobre 2007
Grande journée à Nara et Horyuji.
Le parc de Nara est célèbre pour ses biches. On les trouve partout, à contre-courant dans la foule qui va vers le temple principal, à mendier dans les restaurants de plein-air, chassées à coup de torchon par les serveuses qu’elles gênent.
Plus loin, en allant vers les temples, nous en trouvons d’autres à l’écart, sur un talus dont la pente écarte naturellement les visiteurs et nous, passant non loin, elles se dérobent.
Mais elles ne vont pas au-delà des portes des temples.
Le premier, Todaiji, son immense bouddha posé d’abord, le bâtiment construit ensuite par-dessus.
Nous, peuples, sommes impressionnés par la domination. Une domination calme était faite pour durer, les excités d’aujourd’hui n’ont rien compris.
Long taxi dans la ville ininterrompue jusqu’à Horiyuji.
Très vaste temple, Kondo, murs interminables, c’est par l’emprise foncière que se marque d’abord le pouvoir, et on sait chez qui on entre par les gardiens à l’entrée.
Le réconfort est plus loin, au Pavillon des songes. C’est un bâtiment octogonal au milieu d’une cour plantée d’arbres.
Juste avant 5h., coucher du soleil, toutes les matières, bois, pierres et fers, sont d’une douceur de peau.
Nous sortons parmi les derniers.
Sur la place, à nos pieds, une plaque de fonte décorée d’un camion de pompier pour signaler l’accès à une vanne d’incendie.
Qu’est-ce que c’est gai.
C’est l’image du Japon aimé, du Japon ouvrier : sourire populaire et tout ce temps perdu à faire bien les choses.
The Daily Yomiuri, page 16, qui reprend The Washington Post, article de Jill Drew, correspondance de Mae Sot, suite des événements de Birmanie. Entretien avec Hlaing Moe Than 37 ans. Il faut renforcer la lutte, dit-il. Il s’est créé une organisation d’anciens prisonniers politiques. Ils font et distribuent des listes de gens arrêtés. Leur réseau est très fort, dit-on, forgé par vingt années de luttes et d’enfermements.
Selon les militants rencontrés par le journaliste, le mouvement du mois dernier a été important en raison du rôle des moines mais aussi parce que beaucoup de jeunes sont entrés dans le mouvement. Pour la génération de 88, qui avait jusqu’à présent conduit les luttes, c’est un espoir. Quand ils ont vu ces moins de vingt ans, certains battus par les militaires, d’autres descendant aussitôt dans la rue, ils se sont dit : cette fois-ci on pourra aller jusqu’au bout.
Mais je crois qu’aucune répression n’est sans effet. Toutes font, dans l’immédiat, dévier de l’émancipation. Détruisent des vies claires et déterminées. Et font peur. Nourrissent le flux des euphémismes et des modérations tortueuses.
Lecture de Baker. Falsifier les prix mais aussi « fabriquer de A à Z des transactions » (p.160). Proportions : « (…) environ 50 pour cent de l’ensemble du commerce global passe par des paradis fiscaux et judiciaires à un point ou à un autre du parcours entre le vendeur et l’acheteur ». C’est là une puissante raison de délocaliser – pas seulement les différences de traitement entre ouvriers de différents pays.
Par conséquent les statistiques de commerce international sont très approximatives. Ne dépeignent pas la réalité de la vie économique. Ne répondent pas aux critères minimaux de scientificité. Nous trompent.
Quelques économistes s’y collent. Simon J. Pak et John S. Zdanowicz : « US Trade with the World – an estimate of 2001 lost US Federal Income Tax Revenues Due to Over-invoiced Imports and Under-invoiced » / Le commerce international des États-Unis – une estimation des pertes de revenus du budget fédéral dues en 2001 aux importations sur-facturées et aux exportations sous-facturées. Le papier est assez bref, il livre seulement, en tableaux, les résultats bruts de l’enquête. France, Allemagne, Pays-bas.
Proportion. Le procédé des prix de transfert est utilisé par toutes les firmes multinationales.
Procédé. Transfert des logos, marques, etc. à une filiale offshore dans un paradis. Les revenus liés (par exemple, le droit d’utilisation du logo par les franchisés) s’accumulent à l’abri des impôts. Et alors : les millions accumulés sont prêtés par la filiale véreuse à la maison mère vertueuse. Celle-ci-ci paie des intérêts à sa filiale prêteuse. La loi est ainsi faite (il faut faciliter l’emprunt donc l’investissement donc les emplois de demain, tout le baratin) que « le paiement d’intérêts est déductible de l’impôt. » Rappel : le revenu des intérêts, dans le paradis, est exempt d’impôts (p. 161).
Procédé : « inversion », une inversion des flux. On crée une société de portefeuille (chargée de regrouper et de gérer des actions diverses) dans un paradis. Les propriétaires de la compagnie locale « échangent leur actions dans la compagnie locale pour des actions dans cette société offshore. Du jour au lendemain, l’entreprise se retrouve entre les mains de propriétaires étrangers et les profits s’écoulent à l’étranger. » Cela se fait beaucoup dans les pays en développement et les maintient dans le sous-développement.
Proportion : destruction de richesse à l’échelle d’un pays. Le Congo, dès l’arrivée de Mobutu en 1965 avec l’aide de la CIA. Toutes les richesses du monde dans ce pays : or, cuivre, diamants, cobalt, tungstène, manganèse, charbon,caoutchouc, bois les plus beaux, cacao, café, etc. Diamants : « (…) des dizaines de millions de gemmes furent exportés à un aussi bas que 8,55 dollars le carat, et le reste de la valeur fut versé à Mobutu à l’étranger ». Et toutes les banques, le FMI, la Banque mondiale, une centaines de banques privées déversent de l’argent à flot, certaines d’être remboursées par une faible portion des flux du pillage, surtout il faut investir en quelques routes, engins d’extraction et autres pour accélérer le mouvement. Pour justifier, on segmentera : d’abord les violons louangeurs de l’aide au développement, ensuite les violons de la désolation à propos de la corruption et de l’infantilisme des élites noires. Salauds, vous qui chantez ceci et cela.
Proportion. « (…) 80 pour cent des officiels communistes trempent [tremperaient] dans la corruption. » (p.171)
Procédés habituels pour sortir l’argent de la Chine vers l’étranger : fausses factures et prix de transfert. Autre procédé, dit du « round-tripping », le voyage circulaire. On sort d’abord l’argent comme d’habitude ; ensuite, avec cet argent on crée une compagnie étrangère, laquelle investit en Chine dans une co-entreprise – laquelle, donc, est en fait entièrement chinoise mais bénéficie en permanence et à jamais des avantages des IDE (investissements directs étrangers) : « à partir du moment où s’établit un tel lien d’investissement, les dividendes, les frais et les redevances peuvent continuer à sortir du pays systématiquement. » (p.173)
Proportions : 45 pour cent des IDE (investissements directs étrangers) viennent de Hong Kong, des îles Vierges britanniques et des îles Caïman ; des États-Unis, seulement 10 pour cent. Les chiffres du commerce extérieur sont donc faux.
Il détaille des affaires connues – Wang Xuebing de la Banque de Chine, Zhu et Li de la State Administration of foreign Exchange, le cas Kaiping, la banque Po Sang - dont je n’avais jamais entendu parler, mes yeux jamais tournés de ce côté, mon ignorance cotonneuse ordinaire.
Synthèse de Bruce Gilley dans la Far Eastern Economic Review (June 21, 2001 : « China People’s Republic of Cheats ») :
- la corruption coûte 17 % du PNB annuel ;
- 50 pour cent des impôts dus par le secteur privé sont « évités » ;
- deux-tiers des firmes les plus importantes produisent des rapports financiers faux ;
- etc.
La Russie ; son pillage à l’ère du capitalisme, depuis les années 1990. En 1992, Boris Eltsin, le grand démocrate ivre commandité par les banques et les multinationales états-uniennes, signe un décret qui autorise les entreprises prédatrices étrangères à rapatrier 50 pour cent de leurs gains sans dommages ni curiosités. En quelques années l’espérance de vie chute dramatiquement (pour les hommes, de 63 ans en 1990 à 58 ans en 2000).
Cette lecture est exténuante. J’y vais par lampées, par goulées. J’arrête, je reprends, j’arrête. Heureusement ce journal. Transformer ces faits, mécanismes et chiffres en rêveries du monde. Découverte des combattants existants. Gratitude. J’étais donc, je suis encore, déporté, en dehors de leurs luttes. Espérer des lecteurs qui les transformeront en combats. Mieux que je ne suis capable de le faire. Au moins lier, relier.
Mardi 30 octobre 2007
Lecture de Baker, les proportions. Pages 191 à 245. 54 pages pour essayer de sortir quelque chose du brouillard statistique. Au moment où il écrit son livre, le PIB mondial officiel est de 32 000 milliards de dollars. Différentes études. Le PIB est un solde de flux, les avoirs sont un stock. Les avoirs off-shore seraient de 31 % des avoirs mondiaux, soit 8500 milliards sur 27 000 200 milliards. Une autre façon de compiler les chiffres, le Boston Consulting Group (Winning in a Challenging Market : Global Wealth 2003) : les avoirs des « individus à valeur nette élevée » (des choses sur deux pattes ayant une certaine valeur en dollars comptée un jour donné) « de 250 000 dollars ou plus » se montent à 38 000 milliards. Celent Communications, septembre 2002, une étude du Dr Neil Katkov (Anti-Money Laundering : A Brave New World for Financial Institutions) : 827 milliards en 2000, 856 milliards de dollars en 2002 de blanchiment d’argent sale dont environ 400 milliards pour la drogue.
Il fait sa propre enquête. 550 entretiens avec des dirigeants d’entreprises dans onze pays. Amérique latine : « entre 45 et 50 pour cent des transactions du commerce extérieur portent un faux prix ». Afrique : environ 60 pour cent.
Prix de transfert : de 200 à 280 milliards par an sortent des pays du Sud et vont dans les coffres de l’Ouest. Si on prend en compte les autres techniques, on arrive à environ 500 milliards par an, soit environ 8 pour cent du PIB de ces pays maintenus dans le sous-développement par vol, pillage et rapine.
Son estimation, toutes économies confondues, selon les trois catégories d’argent sale :
- criminel : de 331 à 549 milliards par an ;
- corruption : de 30 à 50 milliards par an ;
- commercial : de 700 à 1 000 milliards par an – de loin la part la plus importante – les plus grands criminels sont là.
Mercredi 31 octobre 2007
Baker. À l’organisation des vols, rackets, fraudes, etc., correspond une féroce organisation pour empêcher de savoir et de compter. Il donne l’exemple des suites du 11 septembre 2001. Grande attention, gigantesque émotion exploitée aussitôt pour faire passer un Patriot Act qui donne plus de pouvoirs que jamais à la police à l’encontre des citoyens. Baker ne retient qu’un seul aspect. On savait que les comploteurs avaient bénéficié de toute l’infrastructure financière de blanchiment pour faire circuler l’argent et cacher leurs mouvements. Il faut donc un volet anti-blanchiment dans la loi. Aussitôt l’American Bankers Association, emmenée par Citigroup (et aujourd’hui encore Citigroup en chef de file : c’est cette société qui négocie son renflouement à coups de 100 milliards de dollars), lance la contre-offensive. Avec succès. Baker décrit octobre 2001 comme « la période la plus abjecte dans les annales de l’action contre le blanchiment d’argent ».
L’action de Citigroup est un aveu : l’appétit de ces institutions pour l’argent sale. Elles le cherchent, elles le font travailler et elles le défendent.
Bien se mettre ce chiffre en tête : 1000 milliards d’argent sale transfrontalier, un téradollar, selon le mot de François Morin.
Baker insiste : « Les trafiquants de drogue, les escrocs, les gangsters, les kleptocrates, les terroristes et les PDG d’entreprises se servent exactement des mêmes structures. » (p.224)
Il ne suffit pas de montrer l’identité des structures, il faut en déduire ceci : ces trafiquants de toutes sortes sont au service de ces structures. C’est en quoi elles sont criminelles. Pas seulement parce que ces structures – ces banques et leurs circuits de blanchiment et de recyclage - sont complices, ou coupables de recel – oui, elles le sont et cela suffit pour aller au pénal – mais parce que l’activité des bandits est une partie de leur activité – mieux encore, parce que cette activité est vitale pour la bonne tenue de leurs comptes, pour le versement de dodus dividendes à leurs actionnaires.
Jeudi 1er novembre 2007
Gare, train vers Nagoya.
Rêverie. Détournements de fonds et détournements d’attention. Il faudrait étudier comment font les prestidigitateurs et comparer.
Baker. Beau chapitre six, « Je ne comprends pas » et « Ne le dites à personne ». « Je ne comprends pas le lien entre fuite des capitaux et pauvreté ». Ses mésaventures avec de hauts cadres de la Banque mondiale. Il explique à l’un d’entre eux les centaines de milliards de dollars qui fuient les pays pauvres d’Afrique (son interlocuteur est le chef de la division Afrique de la Banque qui a pour mission la réduction de la pauvreté), réponse : « Je ne comprends pas le lien entre fuite des capitaux et pauvreté. » (p.281). Pas la réponse unique d’un incompétent ou obtus ou de mauvaise foi mais réponse répétée nous dit-il à au moins six reprises : une croyance, une évidence partagée. Pas de lien.
Établir des liens pertinents et vérifiés : c’est d’intelligence, de justice aussi.
L’explication de Baker : ces gens pensent à l’argent qui entre (prêts, annulations de dettes, IDE (investissements directs étrangers), etc.), ils ne pensent pas à celui qui sort ; ils ne font pas la simple opération comptable de balance entre entrées et sorties.
Mais cette explication n’en n’est pas une. Elle vient juste après ce récit qui se conclut par « Je ne comprends pas... » Eh bien, même après cela, ils continuent d’ignorer l’argent qui sort – ils ont donc été bel et bien sourds aux présentations patientes et instruites de Baker.
Pourquoi restent-ils sourds ? Je ne suis pas sûr qu’ils soient de mauvaise foi, même si beaucoup d’entre eux viennent des banques qui ont fabriqué des dettes indues et qui organisent l’évasion massive de profits et de capitaux. Il suffit qu’ils défendent l’être de leur institution et sa religion. Ignorer les masses d’argent sortant : cette méconnaissance s’appuie sur de nombreuses erreurs techniques, leur caractère technique donne un e couleur brillante et avantageuse à ces erreurs mêmes. Exemple : dans les comptes nationaux, il y a une ligne « erreurs et omissions » ; les experts croient que cette ligne révèle, en fait, le montant de la fuite de capitaux illégaux. Ainsi, ils savent, pensent-ils. C’est faux. Ils ne savent rien. On ne peut pas savoir. Il y a arrangements entre amis et camouflage des montants dans les îles.
L’aveuglement qui culmine dans cette parole du haut dignitaire : « Je ne comprends pas le lien entre fuite des capitaux et pauvreté », est construit sur de nombreuses ignorances qui sont autant de fatalités de leur système.
Dans une fausse facture, il y a à la fois flux commercial (on a acheté ou vendu une marchandise) et flux de capital (on met de l’argent de côté, évasion, il sort définitivement du pays, va sur un compte dont le secret est caché par législation paradisiaque, etc. et cet argent ne revient jamais, il sert au luxe, à l’achat de politiques et de législations favorables, à l’emprise renforcée sur nos vies) – et ce sont ces capitaux qui manquent à des salaires plus justes, aux investissements locaux, au développement. On ne voit rien. On n’a rien vu. Les cadavres qui gisent dans les rues sont victimes de la misère du monde, de rien d’autre. Le crime est parfait.
L’ignorance d’en haut est le produit direct des millions d’ignorances construites en bas par les millions d’opérations cachées et qu’il serait indécent, ou hors sujet, d’aller regarder.
La rue qui mène vers un temple nippo-thaïlandais.
Je n’avais jamais vu cela : les statues sont protégées du froid par des petites laines faites main, au crochet.
Je ne sais pas combien de temps nous restons à tout regarder, nous arrêter, à revenir sur nos pas.
On est ralentis.
Nous sommes sur terre, tout est perdu, tout s’en va.
Lecture de Baker à nouveau. En fait il ne s’intéresse aux fraudes que comme moteur de la concentration de richesses financières et comme cause de creusement des inégalités ; ce sont celles-ci qui feront s’effondrer le capitalisme, selon lui.
Baker : « Le fossé a son importance », p. 318 et suiv. Il applique à la lutte contre l’inégalité le même principe qu’à la lutte contre la corruption : s’attaquer en priorité au haut.
Plusieurs personnes dans les groupes humanitaires sont d’avis que la pauvreté peut être vaincue sans s’occuper de l’inégalité. Encore ici, je ne suis pas d’accord. Se concentrer uniquement sur la pauvreté globale nuit à notre manière de la traiter. En fixant le regard uniquement sur le bas de la figure.1.2,plg global et disparité de revenus, l’on omet ce qui se passe tout en haut -70 à 90 pour cent du revenu global. Et on rate également la manière dont tout cet argent est arrivé au sommet. Vous vous préoccupez des défavorisés, pas des riches. Vous faites parvenir de l’aide humanitaire aux déshérités, mais votre radar ne capte pas ce à quoi se livrent les riches. Et votre radar rate complètement ce à quoi se livrent les bien nantis des pays défavorisés, de connivence avec ceux des pays riches. Vous dépendez du fait que des gens prospères dans des pays riches vous octroient des fonds que vous distribuez à ce que vous espérez être de véritables démunis en terre de misère. Vous n’allez tout de même pas mordre la main qui vous nourrit ! On ne remarque pas les subterfuges entre les riches là-bas et ceux d’ici. Vous vous concentrez sur les démunis, sur l’aide qui entre dans les pays défavorisés. Des millions de dollars en frais administratifs pour envoyer aux démunis des milliards de dollars en prêts et en subventions. Vous ne remarquez pas les centaines de milliards de dollars qui circulent en sens inverse, fuyant de ces pays défavorisés. Ces flux aggravent l’inégalité dans les pays pauvres, mais vous vous occupez de pauvreté, pas de disparité (p.317-318).
C’est une autre façon de ne pas voir les conséquences : ne considérer que celles qui sont bonnes. Éviter de mettre en balance les bonnes et les mauvaises. Quand même, la meilleure méthode pour ne pas voir les conséquences, c’est de ne pas examiner les causes.
Baker, p. 321 : « L’argent sale anéantit des vies. Combien de vies ? » Il ne répond pas, c’est un défi lancé aux artistes en modèles économiques.
Lui, moi, bien d’autres, combien sommes-nous de milliers, de millions, nous interrogeons sur les mécanismes humains d’auto-censure, de vue bornée – d’œillères disait-on du temps des chevaux.
Il y a une mélancolie spéciale à regarder par la fenêtre d’un train en mouvement. L’annulation du paysage proche par la vitesse, l’acuité du paysage plus lointain mais qui s’en va de façon accélérée au coin de l’œil, tout cela appelle des souvenirs de longue durée, stables, flous, distants, et toutes ces distances, proches et lointaines, en relation dans un seul son, aigu, traînant, tenu.
Versions initiales des notes prises le lundi 29 octobre et le jeudi 1er novembre 2007 ; la version publiée du lundi 29 octobre sera plus courte. Ces deux journées, extraites du chapitre « Vous vous préoccupez des défavorisés, pas des riches ».
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Journal de la crise de 2006, 2007, 2008, d’avant et d’après, sommaire des notes reprises ici, publiées ou inédites : effondrement jour après jour.
Publication intégrale de 2006 sur le site de Laurent Margantin, Œuvres ouvertes. Voir la présentation et le sommaire avec les liens directs vers les chapitres.
On trouve l’édition définitive de ce premier volume, 2006, chez publie/net (papier et numérique) ; la version papier se commande en librairie.
Quelques-unes de mes sources.
Un entretien à propos de ce Journal.