Ces quatrains composés pour les gravures des Misères et Malheurs de la guerre, de Jacques Callot, en écho aux strophes de Michel de Marolles, abbé de Villeloin, forment un des carnets de croquis et d’essais, comme Un Hymne à la paix (16 fois), PP, Changeons d’espace & de temps, etc., qui préparent et accompagnent l’écriture de Descartes tira l’épée.
Ce poème, Descartes tira l’épée, commencé le 9 novembre 2002, constate que de la poésie naît d’une révolte contre le mariage de la violence de masse et de la raison, trouve ses scansions dans les rythmes et les géométries, comme Descartes fut géomètre, tels qu’ils sont inscrits dans les paysages humains et inhumains de ce temps, se débat avec les héritages et les futurs que contiennent les passés de guerre civile et de cette théologie qu’il haïssait, etc.
Descartes n’assista probablement pas à la bataille de la Montagne blanche près de Prague, le 8 novembre 1620, et l’on sait qu’il rechercha toute sa vie les endroits les plus en paix pour méditer, observer, réfléchir et écrire.
Son activité créatrice, 1618 – 1650, recouvre à peu près la période de la guerre de trente ans, 1618 – 1648. Une partie de Descartes tira l’épée s’appelle "Les Guerres qu’il ne fit pas".
Jacques Callot a beaucoup dessiné et gravé soldats, officiers, mais aussi les exercices ordonnés, mais aussi de très grands ensembles de sièges.
Dans l’immense représentation du siège de Breda mené près d’une année, du 27 août 1624 au 5 juin 1625, par le marquis de Spinola, pour le compte de l’Infante Isabelle, dans le coin en bas à gauche on voit un artiste qui relève la situation, assis et, debout à côté de lui, les historiens supposent l’ingénieur militaire en charge des plans, Cantagallina ; celui-ci pose de sa main droite un compas sur la feuille de l’artiste et de sa main gauche il tient un bâton, parfaitement droit, probablement de longueur déterminée, probablement un instrument de mesure du terrain, ce cylindre est posé, à la perpendiculaire, exactement au-dessus du chiffre cinq d’une échelle qui en compte dix : c’est cet officier qui montre l’échelle et qui relie par elle le siège dans ses grandeurs réelles à sa représentation. L’artiste obéit, il se dessine obéissant, et dessinant l’échelle, dessinant l’homme qui relie la mesure de terrain à la mesure sur feuille au compas, attestant l’exactitude technique de son œuvre.
J’ai regardé et parcouru en tous sens les dix-sept gravures des Misères et Malheurs de la guerre, je sais que ces vues ne suffiront jamais à rendre compte des fureurs de la guerre de Trente ans, j’ai d’autres sources. Mais pour travailler les géométries dans un poème et d’un poème à l’autre, pour entendre et écouter ce que j’appelle, pour l’instant, faute de mieux, l’emprise de la raison sur la violence, oui, ça aide.
Les Misères et malheurs de la guerre d’après Jacques Callot, noble lorrain, poèmes illustrés par L.L. de Mars ont été édités par ION. En librairie ou chez l’éditeur.
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La vengeance des paysans