Palerme, le 18 mars 2005
Cher Laurent,
L’histoire que nous te proposons est la suivante :
Un journaliste, ou un chercheur, comme tu préfères, apprend que, depuis plusieurs siècles, en Sicile, survit une étrange légende. La légende du Kitab des Kutub de la Famille Carabillò.
Le journaliste, ou le chercheur, en reste fasciné et décide d’entreprendre une enquête.
La légende veut que les ancêtres des Carabillò furent des intellectuels arabes du temps de la Conquête. Pour cela, les Carabillò rêvent d’un ancêtre vêtu à la mode des Arabes, un alchimiste arrivé en Sicile à la recherche de certains métaux capables de lui faire écrire le livre des livres : le Kitab des Kutub. Dans ce livre disparu, ou peut-être caché, ou qui n’a peut-être, encore, jamais existé, se trouve toute l’histoire future de la Famille Carabillò, ses secrets, ses méfaits cachés sous le lit, les saletés et les petites horreurs de chacun d’entre eux. Bref, un livre qui connaît déjà l’identité des gens avant qu’ils existent.
Le Kitab des Kutub est l’obsession des Carabillò, parce qu’ils se sentent observés, contrôlés, jugés par ce livre. Tous les mâles de la famille iront le rechercher.
L’histoire se déroule dans les alentours des montagnes qui dominent Palerme, nommées Madonìe.
Nous avons cinq histoires :
Salvo Carabillò vit à Calatafimi pendant le débarquement des Mille, il connaît Garibaldi et est tué pendant la terrible révolte de Bronte, sur l’Etna, avant de trouver le livre qu’il imagine se trouver avec le Général Bixio. (C’est Michele Ammirata qui écrira cette partie)
Giacomo Carabillò vit à Palerme de 1919 à 1955. C’est un personnage méchant, un typographe qui réussit, par ruse, à voler l’hérédité de la famille qui l’a élevé comme un petit-fils. Et dans cette même famille il découvre une bibliothèque secrète. La mort le rejoindra avant qu’il puisse trouver le livre : mais nous savons maintenant que le livre se trouve sur les Madonìe, caché avec d’autres livres. (Claudia Cincotta)
Nicola Carabillò vit dans les années ’70 à Palerme. Sa femme disparaît et il reste seul avec la fille Rosetta. Dès lors pour Nicola commence une exténuante recherche sous l’influence perpétuelle d’une légende : un livre à chercher, un livre qui écrit lui-même ce qu’il se passe, un livre qui est témoin de tout. Un doute s’insinue : est-il, lui, Nicola, le responsable de la mystérieuse disparition de sa femme ? Et pourquoi alors est-il si inquiet d’un possible témoignage du mystérieux livre ? (Daniela Gambino)
Pietro Garsia Carabillò, cousin ou frère de Nicola, est le propriétaire du restaurant-pizzeria “Les dunes”. Héritier plus ou moins conscient d’une famille plus ou moins noble, notre Pietro Garsia Carabillò, rare exemple d’un complet failli, décide enfin, grâce aussi à l’aide financier d’un partenaire pas vraiment propre, d’ouvrir un restaurant-pizzeria dans lequel il va exhiber, et mettre en scène aussi, l’histoire de la famille.
“Les dunes” (c’est le nom du restaurant) sera le lieu d’une recherche du temps perdu sous forme de farce, pour célébrer l’absence de respect pour la mémoire qui caractérise les lignées siciliennes. (Fulvio Alabate)
Rosetta Carabillò est la fille de Nicola. Avec elle la dynastie n’a plus de mâles. Elle croit pouvoir échapper à l’influence néfaste de la malédiction en se retirant dans un monastère. Mais la malédiction de la famille la poursuit jusque là-bas, ce qui la pousse à retourner sur les Madonìe pour se mettre à la recherche du livre. Elle ira faire une visite à Pietro Garsia, mais seulement pour s’en aller en en sachant moins qu’avant.
À la fin ce sera en creusant dans son jardin qu’elle trouvera la bibliothèque enterrée.
Elle commencera à lire des langues de partout. Certaines mêlées entre elles, d’autres modernes et claires à lire.
Qu’est-ce qu’elles racontent ? Toujours la même identique histoire de l’humanité.
Elle creusera un petit mur autour d’elle, sur le mur elle mettra des étagères, et sur les étagères les livres : et elle lira, lira, lira.
Le temps passe et l’histoire d’une savante qui parle toutes les langues du monde se répand dans les montagnes de l’île, et les gens, nombreux, viendront la voir, d’abord des trois coins de l’île, puis du monde entier. Ils viendront écouter la langue des langues… l’histoire des histoires du kitab du kutub… (Et c’est moi qui écris cette dernière partie).
S’il te plaît, écris entre 7 et 10 pages. Envoie-nous ton manuscrit vers le 10 du mois de mai,
Beatrice Monroy.
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La leggenda del Kitab dei Kutub della famiglia Carabillò