Un Hymne à la paix (16 fois) a été commencé le 15 janvier 2004, achevé le 10 février 2008.
Dans une si longue durée avec beaucoup de déprises et reprises, chaque jour d’écriture, ne sachant quand on reprendra, on tient un journal d’écriture, utilitaire : on note ce qui a été fait, à quel point on en est, ce qui reste à faire.
Ci-dessous, extrait de la note écrite le 9 juillet 2007 ; je venais d’achever, le samedi précédent, l’hymne 11 et, dans la foulée, tous les trios, de loin la plus grande difficulté ; les deux quatuors finaux paraissaient faciles en comparaison ; il y aurait encore à peu près sept mois de recherches et d’écritures avant le point final.
(…) ma trouille d’avancer en territoire inconnu et de défier les lieux communs et le prêchi-prêcha sur leur propre terrain.
J’ai calculé, cette trouille m’a coûté un an de retard au bas mot.
Le premier jet a été écrit du 15 janvier au 10 octobre 2004 : environ 9 mois.
La récriture des solos : du 10 octobre au 5 décembre 2004, environ 2 mois.
La récriture des duos : du 22 décembre 2004 au 23 janvier 2005, un mois.
La récriture des trios : du 27 janvier 2005 au 7 juillet 2007, environ deux ans et demi.
Je ne sais pas combien de temps me prendra la récriture des deux quatuors ; j’espère un mois ou deux.
Entretemps, et pour composer ces hymnes, j’ai écrit :
- Changeons d’espace et de temps : exploration des différentes manières de parcourir une matrice fondée sur quatre piliers, l’effort de trouver failles et libertés et changements dans un univers très déterminé, peut-on écrire une poésie non de je mais de nous, et nous existant dans l’impersonnel ;
- Poèmes improvisés sur des thèmes siciliens ou crus tels, suivi de Fabrique de clichés : essais de voix en même temps de personnes et d’entités, essais d’adresse à voix haute, entendre la violence extrême des clichés et se confronter à eux sans les nier ;
- PP : possession et dépossession, rapports entre échelles de temps très petite et très grande, angoisse de répétition de la défaite et de l’échec, à nouveau l’impersonnel, peut-on écrire une poésie qui défait l’euphémisation alors que le processus poétique même est abstraction et typification, trouver ensemble la fraîcheur et les recommencements.
Changeons a été composé pour l’essentiel, très vite et joyeusement je me souviens, au printemps 2004 : je devais pour commencer explorer dans quel espace de 2 puissance 4 ces hymnes existent.
J’ai mis le point final à PP le 1er janvier 2006.
Cela fait donc un an et demi que je me suis, en principe, doté de toutes les questions et des savoirs-faire utiles pour y répondre. Et c’est bien ainsi que je me suis débrouillé, grosso modo je sais ce que je fais et je sais où j’en suis. On a donc un an et demi sans aucune excuse technique ou de conception ou de sensations ou de rêve. Rien ne m’a manqué, rien ne me manque, j’ai tout ce qu’il me faut depuis janvier 2006, fors le courage.
Je sais que ces Hymnes représentent une somme de transgressions et d’inventions, au regard des normes de poésie, actuelles et passées, je pense aussi qu’ils se présenteront au lecteur de façon rude et simple, j’espère dans une sorte d’évidence, de sorte que ce trajet sera insensible ; mais cette connaissance ne me sert pas d’excuse.
Je sais que l’année 2006 a été prise par le travail pour (...) mais je n’accepte pas cette excuse non plus.
Même en tenant compte des maturations, du temps qu’il faut pour s’habituer soi-même aux nouveautés dans lesquelles on entre – il faut une ou deux ou trois générations au public pour se familiariser aux inventions, il faut bien quelques semaines ou mois à l’auteur pour en faire autant – je pense qu’avec un peu plus de courage et de force j’aurais dû avoir bouclé le tout depuis plus d’un an.
Éditions françaises de Un hymne à la paix (16 fois) : soit chez publie.papier (sur papier et sur écran), soit chez publie.net (sur écran).
Édition allemande, Eine Hymne an den Frieden (sechzehnmal), aux éditions Verlag Im Wald dans la traduction de Rüdiger Fischer. – ISBN : 978-3-941042-24-7
On lit ici un des quatre trios, l’hymne 11 (voix d’Homme, de Bourreau et de Femme et ses traductions en allemand par Rüdiger Fischer et en italien par Beatrice Monroy. De même, l’hymne 12 (voix d’Homme, de Justice et de Bourreau) et ses traductions en allemand et en italien.
Un autre trio, l’hymne 14 (voix d’Homme, de Femme, de Justice), a été publié dans le n° de janvier 2009 de la revue N4728, publiée à Angers par l’association Le Chant des mots. Pour commander ce numéro, imprimer ce bon de commande :
L’hymne 15 (quatuor de paix séparée) est publié dans le n° de printemps 2009 de la revue remue.net.
Il est accompagné d’un article de Dominique Dussidour qui analyse l’ensemble des seize hymnes, Traversées grammaticales vers une parole et une paix en commun.
Sur le site d’Angèle Paoli, Terres de femmes, lire l’hymne 2, voix de femme.