Cette note a été écrite pour le catalogue de l’exposition d’Anne Slacik, Excepté peut-être une constellation, à la Bibliothèque municipale de Strasbourg du 10 février au 4 mars 2006.
Dans l’atelier de Saint-Denis, comme une grande marmite de lumière, on y entre par le haut – en bas, Anne sort les tableaux, les retourne contre le mur – je vois ces couleurs, ces liquides qui s’étendent et se recouvrent d’eux-mêmes, pas d’autre force que la leur propre – et comme coulant loin, au-delà du cadre, jusqu’à mes pieds.
Une brusque idée de paix.
Je pense : « Ce sera Un hymne à la paix, et 16 fois puisque tu proposes ce partage, comme chiffre du partage : 2 fois 8, 2 puissance 4. » Ça tombe bien, cet Hymne, le dernier poème de Descartes tira l’épée, doit être lui aussi fondé sur le nombre 4. Et je vois le papier déplié – toute la hauteur dépliée – ce seront des poèmes de cette longueur – une longueur comme je n’en ai jamais usée. Ce sera la première fois que j’écrirai cela, ainsi. Et on donnera la construction du poème, pas à pas : les quatre voix l’une après l’autre, les six duos, les quatre trios, enfin deux quatuors : un manuscrit.
Dans une couleur, un bleu, tenue et entendue tant que cette écriture dure – et qui débordera.
Éditions françaises de Un hymne à la paix (16 fois) : soit chez publie.papier (sur papier et sur écran), soit chez publie.net (sur écran).
Édition allemande, Eine Hymne an den Frieden (sechzehnmal), aux éditions Verlag Im Wald dans la traduction de Rüdiger Fischer.
On lit ici un des quatre trios, l’hymne 11 (voix d’Homme, de Bourreau et de Femme et ses traductions en allemand par Rüdiger Fischer et en italien par Beatrice Monroy. De même, l’hymne 12 (voix d’Homme, de Justice et de Bourreau) et ses traductions en allemand et en italien.
Un autre trio, l’hymne 14 (voix d’Homme, de Femme, de Justice), a été publié dans le n° de janvier 2009 de la revue N4728, publiée à Angers par l’association Le Chant des mots.
L’hymne 15 (quatuor de paix séparée) est publié dans le n° de printemps 2009 de la revue remue.net. Il est accompagné d’un article de Dominique Dussidour qui analyse l’ensemble des seize hymnes, Traversées grammaticales vers une parole et une paix en commun.
Sur le site d’Angèle Paoli, Terres de femmes, lire l’hymne 2, voix de femme.